Diana
Rétrospectivement, toute mon expérience était voilée par le mensonge, la peur et la honte. Se faire mentir me mettait en colère, et je ne savais pas comment gérer cette colère. La peur d'être différente, de ne pas être une femme « normale », était très déprimante, et la honte qui résultait de ces mensonges, de ces peurs, m’a fait me sentir isolée, isolée des autres. Trouver un groupe de soutien a été la meilleure chose qui me soit arrivée. J’ai découvert la joie et le bonheur avec des personnes qui avaient traversé des épreuves similaires ou pires que les miennes.
Konrad
J’avais écrit une lettre aux médecins qui m’avaient soigné lorsque j’étais enfant. J’y ai décris la honte, l’humiliation et la souffrance qu’ils·elles m’avaient infligées. J’ai précisé que mon expérience n’était pas due à ma maladie, mais au traitement médical et à la participation involontaire à la recherche clinique auxquels j’avais été soumis pendant plus de 20 ans. J’ai écrit que ce traitement m’avait laissé des cicatrices physiques et des blessures psychologiques.
Charlotte
J’ai vu une endocrinologue en février 2016, et elle m’a dit que je devais faire un test pour savoir si j’avais des gènes récessifs ou si c’était moi qui avais muté. Et j’ai dit : « D'accord, je le fais si ça aide la médecine, mais à quoi sert le test ? », et elle a dit : « Ah, si ta sœur, qui n’est pas malade, tombe enceinte, elle pourra prendre la bonne décision. (silence) Interruption de grossesse ». Et je me suis dit : « D'accord. Donc je ne vais pas faire ce test. » Et puis elle m'a dit : « Oui, vous voyez, certaines personnes sont normales, certaines personnes ne sont pas normales, vous devez accepter votre maladie », et pendant une heure elle a répété que je n'étais pas normale, que j'étais malade et que ma sœur devrait avorter si elle avait un enfant comme moi.
Une mère
En tant que mère, j’ai pris des décisions que je n’aurais pas dû prendre et les médecins non plus. Je crois fermement que les personnes intersexuées devraient être les seules à pouvoir prendre des décisions concernant leur propre corps. J’ai appris que le secret est la mère de la honte.
Une mère en Islande.
…. les expériences remplissent des livres entiers. Vous trouverez ici quelques sources :
OII Europe. #MyIntersexStory. Personal accounts by intersex people living in Europe. 2019.
VOICES: Personal stories from the pages of Narrative Inquiry in Bioethics (NIB) (2015). Normalizing Intersex. Personal Narratives by Konrad Blair, Diana Garcia, Laura Inter, Amanda, Lynnell Stephani Long, Pidgeon Pagonis, Jay Kyle Petersen, Emily Quinn, Daniela Truffer, Hida Viloria, Sean Saifa Wall, Karen A. Walsh, Kimberly Zieselman and Commentaries, James M. DuBois/Ana S. Iltis (Eds.). 2016.
Andreas Hechler. „Was ist es denn?“: Intergeschlechtlichkeit in Bildung, Pädagogik und Sozialer Arbeit: 161-85. In: Katzer Michaela; Voss Heinz-Jürgen (Hrsg.): Geschlechtliche, sexuelle und reproduktive Selbstbestimmung : praxisorientierte Zugänge. Giessen 2016.
Loé Petit. De l’objet médical au sujet politique : récits de vies de personnes intersexes. Paris 2017-2018.
Voices of intersex people
in Jens M. Scherpe, Anatol Dutta, Tobias Helms (eds.). The Legal Status of Intersex Persons. Cambridge 2018.